witness statement




name: M. Lamti Hassen
section: Employment
for: The Defence
experience: Worker and Union representative in McDonald store in Lyon, France


summary:

The witness was given a 'promotion' in order to undermine his Union sympathies. However, the witness decided to fulfill the given role as rep and highlighted many discrepencies and employee claims to the management.

What followed was a bizarre string of bribes, threats, and underhanded pressures. The witness being continually harassed and questioned by police.

This attempt to discredit the witness failed, and eventually 12 McDonald managers were charged with subverting Union activity after evidence given by employees and through several official inspections.

The gross misconduct of the managers, pressurising employees into identifying the witness as a thief and hoax bomber, underline the extreme anti-union sentiment and policy McDonalds hold.


cv:


J'ai émbauché dans la Société VILPAIX, 68, rue de la République 69002 LYON (McDonald's) le 29 juillet 1989 en qualité d'équipier. En octobre 1990, j'ai été promu au poste de manager de zone, poste que j'occupe encore a ce jour.

Full cv:
(not available for this witness)


full statement:

Grande Surprise

En 1992, le directeur du restaurant m'a convoqué dans son bureau, et m'a annoncé qu 'il m'avait désigné délégué du personnel, a ma grande surprise. Je lui ai demandé en quoi consistera mon ršle. Il m' a répondu que c'était seulement pour montrer aux inspecteurs du travail, en cas de contršle, qu'il y avait bien des délégués du personnel en place au sein de l'entreprise.

Il a ajouté que j'aurai un cahier pour les questions du personnel a la direction, et les réponses apportées par elle, en me précisant que les questions et les réponses seront préparées par ses soins. En définitive, selon lui, ma fonction de délégué du personnel se bornait a vérifier le bon fonctionnement de l'éclairage, et a lui faire part des rernplacements éventuels de néons

Donc, en tant que délégué du personnel, mon nom était affiché en salle de pause, pour information des salariés.

Quelques mois aprés ma désignation,des salarlés du restaurant ont attiré mon attention sur les nombreux problémes qui se posalent dans l'entreprise, a propos des conditions de travail et des fiches de paye. J'ai alors répercuté ces problémes au directeur qui m'a répondu que je ne devais pas en tenir compte.

Ces problémes étaient, entre autres :

De faire circular une petition

Me heurtant au refus de la direction de prendre en compte ces problémes graves, j'ai décidé de faire circuler une pétition parmi les salarlés afin de sensibiliser la direction. Un superviseur m' a alors convoqué dans son bureau pour me dire que je devais arréter cette pétition ou je seral licencié. En réaction a ces propos, je me suis dis que je n' avais rien a perdre, et que je devais faire changer ce systéme de gestion qui lésait les salarlés, avant que la direction ne me licencie. J'ai alors décidé de constituer une section syndicale CFDT au sein de l'entreprise, et j'ai été suivi dans cette vole par de nombreux salarlés excédés.

En octobre 1992, le syndicat CFDT m'a désigné come délégué syndical. Quelques jours aprés cette désignation, le franchisé McDonald's de la région lyonnaise Michel Antolinos, m'a contacté par téléphone au restaurant pour me convoquer le lendemain matin a 8 H dans son bureau qui se trouve au GIE POMA , 104, rue Tronchet 69006 LYON. Je me suis présenté a l'heure dite, a ce rendez-vous, accompagné d'un salarlé de la société VILPAIX, pour m' assister. L'objet de l'entretien était ma désignation en tant que délégué syndical. Au cours de celul-ci, Mr Antolinos m'a demandé pour quelle raison je m'étais fait désigner come délégué syndical. Je lui al alors répondu que c'était pour permettre aux salarlés de faire entendre leur point de vue, face a la Direction toute puissante. C'est a ce moment qu'il m'a fait des propositions matérielles, en échange de rna renonciation a étre délégué syndical.

Il m'a proposé :

Je lui ai rétorqué que ses propositions ne m'intéressalent pas, et que je voulais seulement continuer a travailler chez McDonald's et rester délégué syndical pour aider a résoudre les problémes graves auxquels étaient quotidiennement confrontés les salariés. Devant mon refus, il m'a dit qu'il me laissait trois jours pour réfléchir et que, passé ce délal, si je persistais, tout espoir de promotion serait définitivement compromis pour moi, et que, en substance, "ce sera l'af frontement entre nous". Par la suite, mes conditions de travail ont été fondamentalement modiflées : on m' a repris le trousseau de clés qu'on m' avait conflé (clés des caisses, des stocks et d'autres locaux), j'ai été af fecté a des taches ne correspondant pas a rna qualification de manager de zone, taches qu' on m' a fait effectuer dans des conditions trés pénibles, stressantes et dégradantes. En ef fet, j'étais astreint aux horaires de travail tardifs (fermeture du restaurant tous les soirs jusqu'a 2 h 30 dé matin), j'étais isolé dans mon travail, sous surveillance constante de la direction, on me faisait des remontrances continuelles, on refusait de me fournir de nouveaux uniformes de travail alors que ceux que je possédais étaient trop petits pour mol et me blessalent, mes salaires étaient régullérement payés en retard, et on refusait de me faire bénéficier des avantages réservés aux salarlés (réduction de 50% sur les repas dans tous les restaurants McDonald's).

De plus, j'étais trés souvent importuné par des appels téléphoniques anonymes et nocturnes, a mon domicile.

En outre, on m' a accusé de travailler au noir dans une autre entreprise pendant un arrét de travail pour cause de maladie. Aprés contršle mené par un inspecteur de la Sécurité Sociale, contršle qui s'est avéré infructueux, la plainte de Mc Donald's sera abandonnée, faute d'éléments a charge. Ensuite lors de la féte des Illurninations, le 8 décembre 1992, le restaurant de la rue de la République reŤoit une alerte a la bombe, dont on m' accuse d'étre l'auteur.

J'ai été interpellé par la police a ce titre et placé en garde a vue, avant d'étre relaché par manque de preuves. Encore, suite a un hold-up perpétré au restaurant, un employé af firme que j 'al participé a la commission de ce crime. Je suis alors a nouveau interpellé et mis en garde a vue, avant que le témoin ne se rétracte et reconnaisse avoir subi les pressions du directeur pour me dénoncer. A mon tour, j'ai porté plainte pour dénonciation calomnieuse, Toutes ces accusations portées a mon encontre l'ont été dans le seul but de me faire condamner pénalement afin que je ne puisse plus etre délégué syndical, l'exercice de cette fonction impliquant un casier judicialre vierge.

Concernant les élections des représentants du personnel (délégués du personnel en 1993 et Comitée d'Entreprise en 1994) ces élections se sont déroulées dans un clirnat de discrimination a l'encontre de la liste CFDT dont j'étais en téte. En ef fet, de nombreuses pressions et menaces ont été exercées par la Direction sur les salariés afin qu'ils ne se présentent pas sur la liste syndicale et qu'ils ne votent pas pour cette liste.

Suite a une cinquantaine de témoignages de salarlés a la gendarmerie et a de nombreux PV de l'Inspection du travail, une procédure judicialre pénale est en cours pour ces faits, procédure qui a conduit a l'interpellation et a la mise en examen de 12 directeurs de restaurant et cadres de McDonald's de la région lyonnai se.

A propos de mes conditions de travail, telles que je les al exposées précédemment, rien n' a changé dans l'attitude de la direction a mon égard. J'ai seulement pu obtenir, en aout 1994, soit aprés deux années de demandes répétées, qu'on daigne me fournir deux nouveaux uniformes a ma taille.


date signed: November 8th, 1995
status: Appeared in court
references: Not applicable/ available

exhibits: Not applicable/ available

transcripts of court appearances:

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